Deux scénaristes arrivent en résidence. Sur le plateau, deux bureaux, un canapé et un tableau noir. Au fond, des panneaux de bois joints entre eux représentent la façade d’une maison.

Très vite, l’homme et la femme se mettent au travail. Au moins sont-ils d’accord pour le titre (Le démon de la destruction) et les personnages dont les noms sont écrits sur le tableau ainsi que leurs relations entre eux. Ce sont ceux de la pièce de Tchékhov, Oncle Vania.

Peu à peu, les scènes se précisent en lisant leurs scripts et soudain, un personnage apparaît, fantomatique, nimbé de mystère, presque irréel et à leur plus grand étonnement. D’autres suivront et l’histoire prend corps. De temps en temps, la même scène est jouée deux fois car un des scénaristes intervient pour en modifier le cours. Mais il apparaît aussi que les personnages prennent de l’ascendant et commencent à échapper à leurs auteurs. Les deux scénaristes deviennent eux-mêmes des personnages de leur fiction, Elena et Frédo.

Mais comment tout cela peut-il finir alors qu’ils sont tous tendus, plein d’amertume et de ressentiment les uns vis-à-vis des autres ?

Vania tue Alexandre, le professeur à la retraite, qui projette de vendre le domaine ?

Vania se suicide ?

Finalement, Vania s’est raté et se relève.

Chaque personnage quitte les lieux sous l’injonction du professeur « il faut travailler ». Programme qui ne soulève pas l’enthousiasme.

Ne restent que Sonia et son oncle Vania qu'elle console en bord de scène et qui lui promet « nous nous reposerons » sous-entendu après une vie de labeur, de frustrations, de désillusions et d’amertume.

Pièce intéressante sur la création et l’écriture dont l’élaboration se déroule sous nos yeux. Dommage que les dialogues étaient parfois inaudibles mis à part Mickaël, le docteur écolo plus soucieux des arbres que de ses malades, à la voix chaude et puissante.

La pièce n’en finit pas de finir et j’avoue avoir eu du mal à tenir les yeux ouverts et rester concentrée jusqu’au bout des 2h45 !