Sylvie TESTUD incarne Valérie (Bacot) qui a tué son mari, « l’autre » qui fut aussi son beau-père.
Il s’agit alors de comprendre cette femme, son geste et comment elle a été amenée à commettre l’irréparable. Elle a tué pour ne pas mourir.
Depuis son enfance marquée par des violences intrafamiliales jusqu’à son arrestation, la vie de Valérie n’est qu’une suite de maltraitances, sévices, menaces, insultes, coups, viols... Tout le monde savait et personne n’a rien dit, n’a pris sa défense, ne lui a porté secours et assistance. En tête de liste, sa mère. Le constat est glaçant, les faits inimaginables et pourtant, cela a eu lieu.
Les évènements s’enchaînent plus glauques, percutants, ignobles les uns que les autres. Spectateur, on s’enfonce dans son fauteuil en se préparant aux coups suivants, à l’indicible. A tel point qu’à la fin de la pièce, la salle reste muette avant de comprendre que le cauchemar est terminé, que ce voyage au bout de l’enfer a pris fin.
On sort groggy, sonné et chamboulé par ce récit mené par Sylvie TESTUD dont la frêle silhouette donne corps au martyr de Valérie dans ce seul en scène salué par un Molière.

Une soirée très forte en émotion devant l'horreur de la vie d'une jeune femme racontée de façon magistrale par Sylvie Testud. Le décor très sobre laisse toute la place au récit de cette vie de souffrance. Soumise, sans l'aide de qui que ce soit, bien au contraire, on l'enfonce toujours un peu plus jusqu'à la solitude absolue face à la violence physique mais pire encore (dixit le texte) la violence psychologique.
Bravo à Sylvie Testud de tenir ce rôle avec beaucoup d'humilité. Il ne doit pas être aisé de porter en soi un tel texte et à reproduire chaque soir sur scène.