Si les procès d’assises se prêtent souvent à des mises en scène au théâtre ou au cinéma et monopolisent les médias, les comparutions immédiates, ex flagrants délits, le sont beaucoup moins.
Elles restent, selon Lorraine de Sagazan et Guillaume Poix, la face obscure de la justice : rapide, aveugle, expéditive et tranchante comme le glaive car bien souvent, il n’y a pas de victime et seule la Société a été outragée.
3 cas de comparutions sont évoqués et jugés en temps réel pour des délits qui auraient mérité plus de temps et d’attention pour sans doute aussi ne pas déboucher sur une peine de prison ferme ; combien même demander un renvoi pour mieux préparer sa défense est toujours possible.
Le quatrième cas évoqué de la part du seul comédien à n’être pas masqué le sera pendant de longues minutes pesantes de silence et d’immobilité sur le plateau pendant le décompte qu’aura duré sa réelle comparution : 16 minutes et 24 secondes. Clap de fin !
Entre la juge débordée de dossiers à la patience limitée, un procureur implacable, des avocats commis d’office et des accusés dépassés par la situation, le tribunal semble s’animer d’un souffle de colère ou de folie : cacophonie, gesticulations et musique un peu forte…même la toile tendue du plafond se gonfle comme une respiration et des flots de fumigènes déferlent avec rage sur le premier rang.
L’entrée en scène d’un cheval capte toute l’attention et suscite bien des interrogations. Peut-être que l’animal par sa seule présence apporte une bienveillance et un réconfort qui manquent cruellement au milieu de ce tumulte ?
Difficile toutefois de se positionner devant la représentation de cette justice qui semble injuste, inique, disproportionnée, monstrueuse tel le Léviathan tant le registre mis en scène est celui de l’émotion qu'il soulève, très éloigné du domaine du droit. Plaidoyer vibrant, intéressant mais discutable car caricatural.
Dura lex sed lex.
Spectacle très plaisant traitant de la dure réalité de la justice. Sophie a tout expliqué de l'histoire. Comme elle, je me demande à quoi servait le cheval sur scène...De plus, je n'ai pas aimé la voix chantée de la présidente, je veux dire que c'était déplaisant, la musique parfois trop forte. En revanche l'avocate du SDF a brillé dans son réquisitoire. Excellent!
Cette forme de justice injuste instituée par Sarkosy est expliquée avec une cruelle vérité.
L'utilisation des masques a le don de déhumaniser les personnages.
Je suis prête à voir d'autres spectacles proposés par Lorraine de Sagazan .
Merci au théâtre de Sartrouville de nous accorder de bonnes places!
Annick S