Fable drôlatique et politique au début du "règne" de Staline.
Dans un décor d'Eric Ruf représentant un immeuble collectif moscovite, en pleine nuit, Sémione joué par Jérémy Lopez, réveille sa femme, pour avoir un bout de saucisson qu'elle lui refuse. La faim le taraude, de plus, il est au chômage et sa femme et sa belle-mère le voient prêt à se suicider. Elles réveillent le voisin, ou plutôt tous les voisins par leurs cris.
A partir de ce moment, les voisins redoutent aussi son suicide et vont essayer sous l'égide de l'intellectuel, épatant Serge Bagdassarian, de pousser Sémione à se suicider pour plaider leur cause: celle du commerçant, du prêtre, de la bourgeoise, celle du coursier de la police militaire, de l'écrivain....
On célèbre le suicide pas encore abouti, dans une salle de sports.....le pauvre homme ne veut plus se suicider, il vient le dire dans la salle aux spectateurs.
La troupe de la Comédie-française s'en donne à coeur joie et jouent une partition haute en couleur, les rires fusent de toute part dans la salle.
On comprend que dès les répétitions en 1928, cette pièce fut interdite et l'auteur plusieurs fois assigné à résidence.
Grande pièce de troupe, musicien (pianiste) hors pair (Vincent Leterme), chants, danse , cris..... comédie de l'absurde, elle demeure cependant maladroite par sa longueur, son manque de rythme et d'unité.
Un grand bravo, malgré tout, à cette troupe exemplaire de la Comédie française.
Annick S