Ah, le film de Peter Weir (1989) : un joyau, l'époustouflante prestation de Robin Williams dans le rôle du professeur John Keating, du rythme, de l'enthousiasme, bref le cinéma comme on l'aime. Pourquoi donc, alors, prendre le risque inhabituel - c'est en général l'inverse qui se produit - d'adapter l'oeuvre à la scène, de faire tenir sur quelques mètres carrés l'infini espace qu'offre le cinéma ? Une gageure à coup sûr, qui faisait aller à Bezons sur la pointe des pieds, presque à reculons, en se disant néanmoins que comparer un film à une pièce est un débat stérile. Pour toutes ces raisons, à l'arrivée, le bilan est plus qu'honorable : une mise en scène enlevée, un Stéphane Freiss convaincant en Keating, un message de liberté qui passe toujours bien. Quelques faiblesses, comme certains rôles secondaires ou les scènes entre potaches qui ennuient un peu. Mais voir deux adolescentes qui se lèvent spontanément pour applaudir au baisser de rideau montre que le projet, même osé, de montrer des grands sentiments sur un petit lieu, valait la peine d'être tenté.
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Oui, Pascal, la pièce a des ressources, mais même si Stephane Freiss est un bon acteur, il ne convaint pas autant que Robin Williams, pour moi, le seul et unique "Captain" de la classe et maître du Cercle des poètes disparus
. Débonnaire, malicieux, il savait mener sa troupe d'élèves et m'a incitée à étudier ce film avec mes propres élèves, il y 35 ans déjà. Un bonheur, que la pièce de théâtre ne m'aurait pas apporté!
Beaucoup de jeunes gens dans la salle particulièrement touchés, c'est déjà bien.....
Stéphane Freiss fut un temps pensionnaire de la Comédie française, employé pour jouer les jeunes beaux!
Annick
Je ne peux que compléter ce commentaire qui correspond à ce que j’ai ressenti au spectacle redonné hier à Herblay avec les mêmes acteurs .
J’ai seulement été inquiète à l’entrée dans la salle , agressée par l’intensité de la musique et le projet de faire danser le public sur scène ……même si j’étais sensible au choix et je serais bien montée sur scène si mon mari avait été en état de le faire ….
À part cela je me suis vite adaptée à la vivacité de cette jeunesse endiablée et j’ai trouvé excellent le jeu de certains , particulièrement le timide .
J’ai vite retrouvé le film tant aimé il y a de nombreuses années .
Tout a ensuite été dit …..
On est vraiment gâtés en ce moment avec le choix des spectacles à Herblay.
Genevieve Berger
Eh oui, ce film (vu et revu dont on sait les répliques, l’intrigue et le dénouement) porté au théâtre était un vrai défi, voire un tour de force.
Inutile en effet de chercher à comparer tant une scène de théâtre ne peut offrir autant de possibilités qu’au cinéma : gros plans, angles de vues, champ/contre-champ sans parler des décors naturels (ou pas), des figurants…
Avec une économie de moyens, la pièce nous place dans une salle de classe, une cour de récréation ou dans la fameuse grotte où se réunissent les jeunes gens. Un grand tableau noir et des bureaux sur roulettes suffisent pour une salle de classe par exemple. La pénombre percée par des lampes torche et des bruits de suintements suffisent pour évoquer la grotte.
Stéphane Freiss incarne un John Keating élégant, plus professeur que mentor et surtout qui ne tombe pas dans la caricature de Robin Williams pour nous livrer une interprétation personnelle du personnage tout à fait convaincante.
Le directeur de l’école et le parent d’élève sont parfaits de rigidité et d’autoritarisme face à l’exubérance du groupe d’élèves, plein de fougue, d’allant et d’enthousiasme.
Bien sûr, quelques situations sont mieux rendues dans le film comme le coup de fil de Dieu pour réclamer la mixité de l’école mais cela n’en fait pas pour autant une pièce qui ne mérite pas son succès : 6 nominations dont 2 Molières, une tournée et la reprise à Paris avec une autre distribution.
En échangeant quelques mots dans l’ascenseur avec des techniciens à la sortie, nous apprenions que chaque soir la salle se levait d’un bond pour un standing ovation.
Il se passe bien quelque chose au théâtre pour créer cette émotion qui se renouvelle soir après soir et je n’ai jamais vu personne se lever de son siège de cinéma ou de son salon pour applaudir.