Deux comédiennes, Ariane Ascaride et Philippine Pierre-Brossolette, pour un même rôle : être, incarner Gisèle Halimi sur la base du livre d’entretiens d’Annick Cojean.
Endossant tour à tour la robe d’avocate, elles racontent sa vie depuis sa naissance qui sera niée par son père pendant 3 semaines puisqu’elle est née fille. La petite Gisèle ira jusqu’à faire la grève de la faim pour ne pas servir ses frères, reproduire le schéma familial et l’exemple de sa mère. Une vie de combats pour s’imposer d’abord dans sa famille, faire des études, partir en France, prêter serment…
Les grandes étapes de sa carrière sont évoquées : sa défense des militants pour l’indépendance de l’Algérie dénonçant la torture, le procès de Bobigny (qui sera le déclencheur de la loi Veil), celui de deux jeunes femmes qui permettra de définir plus clairement le viol comme un crime passible des assises mais aussi son engagement en politique, parachutée dans une circonscription de l’Isère.
Il y aurait encore tant de facettes à explorer.
Un décor épuré, des textes et des dessins projetés ainsi qu’une bande sonore discrète mettent en valeur la parole portée par les deux comédiennes, celle de Gisèle Halimi.
Une salle archi-comble d’un public cacochyme emporté par des quintes de toux toutes les 20 secondes. Quel dommage !
Rétrospective très intéressante de la vie de Gisèle Halimi. Une mise en scène extrêmement sobre, le texte se suffit à lui-même. Une très belle interprétation de Ariane Ascaride et Philippine Pierre-Brossolette. Un sacré destin dont les causes sont tellement actuelles.
Si Sophie explique toute la pièce et la vie de Gisèle Halimi, il me reste tout de même à dire que j'ai apprécié que le rôle de cette "farouche" avocate soit interprété par deux actrices très différentes l'une de l'autre par leur âge, leur taille...et leur voix.
En fait, elles représentent toutes les femmes qui ont dû attendre bien longtemps de recueillir l' intégrité de leur corps et de leur esprit, d'être libres.
La leçon de Gisèle Halimi est l'indignation, tout comme Stéphane Hessel, et la LIBERTE.
Annick