Virginie Lemoine signe la mise en scène de cette pièce qui met en lumière un personnage inconnu, Sylvin Rubinstein qui formait avec sa sœur jumelle, Maria, le duo Imperio y Dolorès, danseurs de flamenco dans les années 30.
Bientôt rattrapés par les lois raciales, ils arrivent à sortir du ghetto grâce à un officier anti-nazi de la wehrmacht mais ils se séparent : Sylvin suit Kurt et Maria part chercher leur mère. Ces dernières seront raflées et déportées.
Pour Sylvin commence alors une vie de résistant, n’hésitant pas à se grimer en femme pour commettre des attentats.
Peu à peu, l’idée de danser à nouveau prend corps après la guerre mais c’est en Dolorès qu’il se produira jusqu’à Hambourg, en souvenir de sa sœur.
Olivier Sitruk incarne Sylvin âgé qui déverse son histoire dans l’oreille complaisante d’un serveur de bar au moment de la fermeture. Sa voix se fait chevrotante et grave. Puis, il devient Sylvin jeune et la voix se fait ferme et claire ; puis en femme, la modulation se fait douce et caressante avant de redevenir âgé. Une performance !
Le décor est limité à une table et des sortes de tabourets qui peuvent figurer un bar mais aussi un lit, un toit ou un abri. En jouant sur la transparence des rideaux, des scènes en arrière-plan sont suggérées, évoquées en filigrane tout comme des projections d’images.
De véritables danseurs prennent le relai des comédiens pour quelques pas de flamenco accompagnés par une guitare et des chants.
Pas facile de mettre en scène un récit aussi foisonnant, en restant fidèle à la chronologie, la narration et aux détails mais le jeu des comédiens réussit à nous plonger dans ces époques et situations diverses.
Une belle découverte !