Surprenant Cyrano qui déboule sur scène grâce à une tyrolienne pour y déloger Montfleury (en effet, cette tonne !) qui joue comme une rock-star dans un costume que ne renierait pas l’Eurovision de la chanson.
Le pari semble pris de nous surprendre. Sera-t-il tenu jusqu’au bout ? Ainsi, les hommes tiennent aussi les rôles féminins (la duègne, les religieuses...), pourquoi pas.
Une Roxane (seule femme sur scène) en demi-teinte que j’ai trouvée traitée de façon immature, faisant presque des caprices d’enfant gâtée (et bien, j’en mourrais, là) et ne se rendant compte que trop tard du stratagème dont elle aura été la victime consentante. Elle voulait être éblouie par des mots d’esprit et s’est prise à son propre piège finalement. Les alertes auront été vaines : les mots sont fins quand la moustache est fine. Les réticences de Christian (il me semble à présent que c’est mal) à aller cueillir un baiser ne dureront pas mais on le sent taraudé par le subterfuge. Le jeu dangereux ne fera que des perdants.
Je n’ai pas été convaincue par De Guiche qui manquait d’envergure, de poids, d’autorité.
Le siège d’Arras donnait l’impression de se dérouler dans une zone industrielle, dans une salle des pendus d’un carreau de mines. Déroutant.
Les vivres que Roxane apporte aux cadets affamés ne sont que mimés…et j’ai eu du mal à y croire. Il fallait les imaginer apparaissant puis disparaissant avec la venue de De Guiche !
La mort de Cyrano enfin, dans un décor dépouillé mais un peu plus réaliste que les actes précédents, avec l’ébauche d’une arche et d’un arbre avec quelques feuilles mortes tombant des cintres renoue avec la tradition.
Enfin, enfin, Cyrano joué par Laurent le magnifique ! Quelle prestance ! Quelle diction ! Quel panache !
Un Cyrano peut être plus intime qu’à l’accoutumée, moins bravache, moins tonitruant ou fanfaron et qui fait mieux ressortir le pacte trouble proposé à Christian quand il lui dit : Je serai ton esprit, tu seras ma beauté.
Seule la Comédie française et ses comédiens peut se permettre toutes ces audaces.
Reste le texte d’Edmond Rostand dont on ne se lasse pas d’entendre les vers.
Un spectacle qui ne laisse pas de glace. Long mais superbe.
Décors et costumes travaillés, des escaliers qui permettent de voir ce qui se passe sur scène, belle trouvaille! Le décor d'Arras est très émouvant avec ces lits de fer, cela fait penser à la guerre de 14 et avec les vêtements pendus aux mines d'autrefois.
Comme Cyrano est épatant dans l'acte dernier, il meurt debout, les nonnes interprétées par des comédiens sont excellentes, bravo à Birane Ba en mère Marguerite de Jésus mais aussi en Lignière, Bravo à Laurent Stocker pilier de la CF, merveilleux Ragueneau qui nous présente ses gâteaux sur des échelles....comme des fleurs.
Un spectacle palpitant, quelques jolis chants et un Laurent Lafitte qui porte bien son rôle....je n'ai pas aimé son nez, Roxane (Jennifer Decker) était un peu timide....
et bien sotte d'aimer Cyrano qu' aux portes de la mort.
Bravo, bravo, bravo!
Annick
J'aime Cyrano de Bergerac,
son esprit libre, son audace,
sa folle générosité,
son humilité,
Quel panache!
Et c'est Edmond Rostand que j'applaudis.
Elisabeth
Merci Sophie pour ce descriptif, certes la Comédie Française peut se permettre bien des extravagances, et Laurent Laffite formidable en Cyrano m'aurait séduite, mais pour le reste...
un peu de place pour d'autres commentaires à venir! Merci. On va ébaucher une règle, pareil pour les commentaires parlés pendant la Table ronde!