Seule Isabelle Huppert jouant Bérénice est sur scène, nous ne verrons Titus et Antochius qu'en danseurs, les autres personnages, muets également, sont les sénateurs.
Le texte de Bérénice semble complet, elle bouge à peine, se lamente et crie. Le problème est que l'on ne comprend pas tout, le son porte un écho, dommage.
Beaucoup de spectateurs sont restés perplexes devant ce spectacle....
Voici ce que j'ai apprécié:
Le costume de Bérénice conçu par Iris van Herpen (ne pas manquer l'expo au Musée des Arts décoratifs) puis les mouvements de toutes les étoffes sur scène, en fait, qui constituent le décor et le mouvement, les couleurs éteintes grâce à un filet....
Le fait d'écouter les alexandrins de Racine, maître de la tragédie.
Je n'ai pas perdu mon temps d'autant plus que nous en avons discuté autour d'un verre à la sortie.
Voici l'autre intérêt d'ATH.
Je laisse mes camarades exprimer leur ressenti, à vous!
Annick
Beaucoup de remarques ont déjà été faites. Mais qu'importe!
Pour ma part, j'attendais de voir les personnages de la pièce: Bérénice, Titus, Antiochus et leurs confidents (rôles si importants pour la compréhension de la pièce). Ce ne fut pas le cas.
Las! Isabelle Huppert occupe la scène d'une manière impériale et ne laisse guère de place aux autres acteurs qui ne servent que de faire -valoir à cette grande actrice .
Je regrette qu' avec elle, la pièce de Racine soit devenue un monologue (parti pris du metteur en scène).
Certes, les robes sont belles; les rideaux qui bougent , magnifiques; le jeu des ombres mystérieux et intéressant mais il n'en demeure pas moins que je reste sur ma faim ! la faim de suivre une action clairement exposée, servie par les vers admirables de Jean Racine.
Donc, le point positif c'est que j'ai eu plaisir à relire cette pièce magnifique...et je cherche encore la signification des objets ou des situations hermétiques qui m'ont surprise.
Tout est fort bien dit et mon ressenti est le même ….
Je peux compléter en mentionnant deux très belles robes portées magnifiquement par Elisabeth Huppert . la première convenant au corps de l’actrice qui a conservé celui d’une jeune fille et avec des drapés dont elle a pu se servir pour s’exprimer .
Quant à la deuxième robe elle s’est harmonisée avec le magnifique décor floral derrière elle , mêmes couleurs . Le spectacle de Bérénice déclinant et souffrant en même temps que le bouquet d’orchidées qui perdait ses pétales un à un était du plus bel effet .
Rien à ajouter , après Hamlet e , Bérénice ,ce jour une exposition au palais de Tokyo …..j’ai un gros effort à faire pour comprendre oú va notre monde et ce que veulent nous faire ressentir les artistes contemporains ….. dans tous les domaines .
tu vois bien que ce spectacle a servi à apprendre des choses et à délier les langues!
Fumeux. Dès qu'on pénètre dans la grande salle du théâtre Sarah Bernhardt, on est plongé dans un smog dont on ne sortira pas, un flou accentué visuellement par un rideau-voile et sonorement par le vocoder déformant à plaisir la voix d'Isabelle Huppert, seule ou presque sur scène pour, dixit le metteur en scène italien Roméo Castelucci, accentuer l'immense solitude de Bérénice... De fait, ses seuls compagnons, en dehors d'un Titus et d'un Antiochus fantomatiques, et d'un Sénat si nu, sont un lave-linge (on pense à la chanson de Souchon L'amour à la machine) et un radiateur mobile (on songe pas à grand chose). Huppert clame, déclame, hurle, éructe sa souffrance mais, comme on ne perçoit pas vraiment bien le texte de Racine, notre empathie est toute relative. Au final, hormis le talent réel de l'actrice, on retient peu du spectacle si ce n'est une contribution à la panthéonisation théâtrale de Mme Huppert. Et on sort de la grande salle en se disant qu'on a été un peu enfumés.