Une scène unique se passant dans le trou qui devait servir de fondation à l'immeuble jamais construit.
Dans ce lieu, un juge va confronter son intime conviction à l'action délictieuse de Martial Kermeur, qui vient d'être arrêté par la police.
Martial est un homme simple, peu chanceux qui se fait "arnaquer"comme d'autres, d'ailleurs, par un "bourgeois" promoteur immobilier qui le harcèle, lui faisant miroiter ainsi qu'à son fils Erwann et à la population pauvre de la rade de Brest, l'achat d'un appartement.
L'immeuble ne sera jamais construit, Erwann voulant se venger a détaché les bateaux d'un ponton et se retrouve emprisonné, quant à Martial, à bout de nerfs finira par jeter à l'eau l'escroc nommé Antoine Lazenec.
Voilà pour l'histoire.
Le jeu de Vincent Garanger incarnant Martial est d'une grande précision, il n'incarne pas Martial, il est Martial, splendide acteur. On ne peut s'empêcher de ressentir de l'empathie pour Martial qui reste digne jusqu'au bout de son récit et de l'écoeurement pour l'escroc.
C'est également ainsi que Le juge (Emmanuel Noblet)déploie l'article 353 pour justifier son intime conviction.
Un grand moment de théâtre.
Annick
Un thème très actuel donc avec toutes les arnaques qui circulent. La justice, symbolisée par une balance et aveugle, reste parfois obscure tant ses arcanes sont complexes. Faisceaux d'indices, intime conviction l'emportent faisant naître un sentiment d'injustice. Il n'y a plus qu'à espérer que la pièce soit reprise dans un théâtre plus proche la saison prochaine. J'avais apprécié Léviathan.