Une représentation dédiée aux scolaires venus en nombre pour lesquels une petite conférence les préparait à la vision de Robin Renucci de cette pièce de Racine, en plus, j’imagine, de tout le travail fait en classe.
La scène est comme un ring où l’amour, la haine et la vengeance se livrent une lutte sans merci à travers les 4 personnages principaux, tous de lignées prestigieuses. Complots et trahisons s’ourdissent derrière les alexandrins car il est aussi question de politique, de pouvoir. Cocktail explosif !
Ceux-ci sont accompagnés par des conseillers-confidents-serviteurs qui auront beau prôné la sagesse et la raison, rien n’y fera.
Après le massacre à Troie, ce sera bain de sang à l’Epire !
Un gong retenti pour ponctuer les 5 actes. Les costumes déstructurés adoptent les codes de la Grèce antique, comme la longue tunique blanche d’Hermione dans l’acte V, mais aussi les robes à paniers en vogue au XVIIème.
Une magnifique représentation pour redécouvrir les vers de Racine mis en lumière et servis par des comédiens inspirés: Pyrrhus tout en dignité royale, Andromaque hiératique en veuve éternelle d’Hector et mère protectrice de son fils Astyanax, Hermione rongée, déchirée par l’amour et la vengeance et enfin, Oreste qui n’a pas compris qu’il fallait sonder les pensées d’Hermione et non suivre ses paroles et qui sombre dans la folie avec le fameux «pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ».
Dommage que quelques mots se perdaient quand le comédien tournait le dos.
J'ai eu beaucoup moins d'émotion que lors de la représentations de Phèdre cet été sous chapiteau.